Le Muséum de Toulouse sera fermé mercredi 1er janvier.
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Parades de séductions animales
Modifié le :
Article rédigé par NOÉMIE VERSTRAETE
Muséographe pour l’exposition temporaire «Sex-appeal, la scandaleuse vie de la nature», au Muséum de Toulouse.
Durant la saison des amours, l’art de séduire prend des formes très diverses voire extravagantes. Certains animaux – essentiellement les mâles – chantent ou dansent, d’autres encore font des offrandes de matériaux pour construire un nid ou pour nourrir leur partenaire, ou luttent pour montrer leur supériorité physique. Les prétendants peuvent également se lancer dans un véritable jeu de piste olfactif. Ces parades sont fondamentales dans le choix de l’amant.e. La femelle a également un rôle fondamental et actif dans le choix du meilleur parti. Si la sélection sexuelle favorise la reproduction des animaux dotés des meilleurs gènes, des meilleurs attributs, des plus belles stratégies de séduction, certains plus astucieux réussissent à contourner ces règles. Ces deux stratagèmes, cohabitent, d’un côté les mâles dominants au plus grand succès reproducteur, de l’autre, les mâles subordonnés au succès moins garanti.
Danse chez les oiseaux
La danse est l’une des parades les plus impressionnantes. En effet, certains mâles utilisent des mouvements chorégraphiés pour attirer leur partenaire : c’est le cas chez de nombreux oiseaux.
La danse élégante de la grue du Japon
Les grues du Japon (Grus japonensis) ont le rythme dans la peau. Leurs parades de séduction évoquent une danse élégante. Le couple enchaîne les mouvements : saut, battement d’ailes, courbette ; hochement de tête et parfois projection de matériaux divers. Ces chorégraphies peuvent servir à choisir un partenaire, mais aussi, chaque année, à maintenir et renforcer le lien qui unit le couple qui se forme pour la vie.
La parade élaborée du faisan doré
Le faisan doré (Chrysolophus pictus) est solitaire ; les couples ne se forment que pour la reproduction, au début du printemps. Si une femelle le repère à son cri, le mâle procède ensuite à une parade nuptiale élaborée. Il hérisse les plumes de sa tête et exhibe sa collerette marron. Il adopte en parallèle un comportement de recherche de nourriture ritualisé, en grattant ou en picorant le sol. C’est un geste particulièrement attirant pour les femelles, car déjà couramment utilisé par les mères pour rassembler leurs poussins.
La danse hypnotique du paradisier superbe
La danse des paradisiers mâles (Lophorina superba) est particulièrement hypnotique. Et pour cause : leur plumage absorbe jusqu’à 99,95% de la lumière visible. Un record de noirceur dans le monde animal ! Les plumes extrêmement noires renforcent la brillance des parties colorées. Atout de séduction imparable, puisque les femelles choisissent les plumages les plus noirs et les danses les plus virevoltantes, deux indicateurs d’un partenaire en bonne santé.
La piste de danse de l’argus géant
Pour séduire une partenaire, l’argus géant mâle (Argusianus argus) commence par dégager le sol forestier en le piétinant et forme ainsi une grande “piste de danse”. Sa parade est particulièrement impressionnante : il crie bruyamment, forme un vaste éventail avec ses ailes et sa queue, comme un cercle de plumes, et il sautille devant la femelle.
Et aussi chez les araignées
Ces mouvements stéréotypés ne sont pas l’apanage des oiseaux. En témoigne la danse hypnotique des araignées paons.
La roue de l’araignée paon
L’araignée paon mâle (Maratus volans) effectue une danse de séduction, durant laquelle elle agite frénétiquement deux de ses pattes ainsi que ses mandibules. Elle se pare d’une sorte de masque très coloré, propre à chaque individu. Il se compose de blanc, de jaune, de rouge et de bleu-violet. Certaines de ces couleurs sont rares dans le monde animal : elles sont le résultat d’une savante décomposition de la lumière.
Connaissez-vous l’hypertélie ?
A ces danses nuptiales s’ajoute parfois une hypertélie, c’est-à-dire un développement exubérant d’une partie du corps. Se faire remarquer peut être risqué, attirer les dangers et ralentir le mâle. Plus l’animal déploie une parade impressionnante, plus il va attirer les femelles, mais aussi les prédateurs : c’est le principe de la théorie du handicap.
Prenons l’exemple du paon : sa roue est un véritable paradoxe. Ses couleurs chatoyantes attirent les prédateurs et sa taille démesurée l’empêche de fuir aisément. Un véritable handicap pour sa survie, du point de vue de la sélection naturelle ! Cependant, c’est justement la taille, les couleurs vives et la régularité des motifs de la queue qui attirent les femelles. Ces caractéristiques sont garantes de la bonne santé et de la vigueur du mâle. Si un mâle attire l’attention de la femelle tout en réussissant à échapper à ses prédateurs, cela fait de lui un excellent parti !
Mâle, femelle… Est-ce que le sexe définit (vraiment) le rôle des individus dans la nature ? Comment les études réalisées sur les femelles sont soumises aux biais d’interprétation d’une époque ? Rencontre avec Clémentine Vignal.
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